60 ans de la loi du 10 juillet 1965 : les syndics professionnels, intouchables ?
- chambre syndicale unpi

- 18 juil.
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Le 10 juillet 1965, le législateur posait les fondations de la copropriété moderne en France, établissant un statut unique pour gérer la vie collective des immeubles. Soixante ans plus tard, cette loi reste le pilier de notre cadre juridique, ayant permis à des millions de copropriétaires d’organiser la gestion de leur immeuble en commun.
Elle prévoit que la copropriété est administrée par un syndic, élu par l’assemblée générale. Ce dernier peut être professionnel ou bénévole. Cette fonction est essentielle : le syndic convoque les AG, exécute les décisions, gère les finances et engage les travaux nécessaires à la conservation de l’immeuble…
Face à une réglementation de plus en plus complexe, les syndics professionnels se sont imposés comme des acteurs quasi incontournables de la vie des copropriétés représentant un très grand nombre des gestions en France.
A l’occasion de cet anniversaire, il peut être utile de s’interroger sur les limites du système actuel, notamment face au rôle central occupé par les syndics professionnels.
Certaines situations laissent apparaître un déséquilibre dans la relation avec les copropriétaires, il est donc essentiel de poursuivre les efforts en matière de transparence, de dialogue et de contrôle, afin de garantir une gouvernance réellement partagée au sein des copropriétés.
I) Le contrat type, un outil qui devait réguler le secteur

Face aux abus tarifaires de certains syndics et à l’opacité de certaines pratiques, la loi ALUR du 24 mars 2014 a instauré un contrat type de syndic, défini par le décret du 26 mars 2015.
Ce contrat avait pour objectif :
de clarifier les prestations incluses dans le forfait,
de mieux encadrer les prestations hors forfait,
d’offrir une meilleure comparabilité entre syndics.
En théorie, cet outil devait permettre aux copropriétaires de reprendre la main sur la gestion et de mettre fin aux potentielles dérives tarifaires.
II) Une réalité bien différente sur le terrain
Malgré ce cadre, les rapports restent déséquilibrés entre copropriétaires et certains syndics professionnels :
Complexité des contrats et facturation hors forfait : malgré le contrat type, les grilles tarifaires restent peu lisibles. Les prestations hors forfait sont multiples et parfois facturées à des tarifs élevés, sans réel contrôle.
Difficultés de révocation : remplacer un syndic inefficace est un véritable parcours du combattant qui nécessite un investissement des copropriétaires afin d’obtenir la majorité des voix requise (majorité de l’ensemble des copropriétaires, article 25). Une grande vigilance doit également être apportée à la gestion des délais et des formalités. Pour mettre fin au contrat de syndic, il n’existe que deux possibilités :
o Soit les copropriétaires doivent attendre la fin du mandat, qui peut durer jusqu’à 3 ans.
o Soit ils peuvent le faire en cours de mandat mais seulement en cas de faute grave. Il faut être prudent car les syndics peuvent saisir la justice pour rupture abusive.
Contrôle limité : les copropriétaires, agissant souvent de manière bénévole, peinent à exercer un contrôle sur la gestion ainsi que sur les comptes.
Peu de sanctions : en cas de manquements, il est rare que les syndics professionnels soient inquiétés. Les actions judiciaires sont longues, coûteuses et génératrices de tensions internes, ce qui a tendance à décourager les copropriétaires. Il était prévu un organisme qui devait contrôler et sanctionner les syndics mais celui-ci, mis en place tardivement, n’a dans les faits aucune prérogative.
III) Une dépendance technique et juridique

Les syndics détiennent les outils numériques (extranet, comptabilité, …), accentuant la dépendance des copropriétaires. De plus, le cadre strict de la loi sur les prises de décision en AG laisse peu de place à la réactivité des copropriétaires face aux dérives.
Et demain ?
Aujourd’hui, le rôle des syndics est central, notamment concernant la rénovation énergétique, le plan pluriannuel de travaux ou encore la gestion des charges. Pourtant, sans une réforme renforçant la transparence, le contrôle effectif par les copropriétaires et la possibilité de sanctionner les abus, certains syndics continueront de maintenir leur position sans rendre de comptes.
IV) Les propositions de l’UNPI BFC Dijon
La loi du 10 juillet 1965 a structuré la copropriété en France, mais 60 ans après, elle doit évoluer pour permettre aux copropriétaires de redevenir maîtres de leur immeuble, face à certains professionnels qui ont su contourner son esprit pour défendre leurs intérêts au détriment de ceux des copropriétaires.
Il est temps de pouvoir replacer un syndic à sa juste place lorsque celui-ci commet une faute : celle d’un gestionnaire au service des copropriétaires, et non l’inverse.
C’est pourquoi, à l’occasion des 60 ans de la loi, l’UNPI BFC Dijon appelle à :
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Si vous avez la moindre question L'UNPI reste à votre disposition.
📞 03 80 66 01 12
✉️ association@unpi-bfc.com
📍 21 boulevard Carnot, 21000 Dijon








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